les Iles du salut....

Les iles du Salut...iles constituées par trois ilots d'origine volcanique...l'ile du Diable (déportés politiques), l'ile St Joseph (isolation et incarcération pour les réfractaires) et l'ile Royale...(commandement et administration)....

Vendredi matin, 7h30 coup de speed, pas de marché donc pas de poulet boucané!!! nous voila parti à la recherche de poulet dans Kourou...7h45, résignés, nous abandonnons l'idée du poulet...nous voila donc parti à l'embarcadère pour les iles du salut....ou plus exactement dans la zone portuaire de Pariacabo où l'on a réservé un bateau pour la traversée..une fois le bateau chargé et tout le monde dans la voiture nous partons mettre le bateau à l'eau...

les 3 blondes à l'arrière du 4x4

bateau mis à l'eau...

 
nous voila parti...le ciel est noir..il va pleuvoir!!! ni une ni deux tous en maillots..ou presque... nous voila parait pour traverser la pluie!!!

La mer remue beaucoup, nous traversons ainsi les 14km qui séparent les iles du Salut de Kourou...30 min plus tard et après une traversée haute en émotion (il y avait des vagues de 1m50 à 2 m et nous volions sur les vagues!!!mdr), nous apercevons les iles....JP notre capitaine nous dit que nous allons arriver les premiers puisque tous les catamarans effectuant la traversée mettent 1h à 1h30 pour joindre les iles...effectivement nous n'allions pas à la même vitesse..

        Nous voici arrivés sur l'ile Royale avec nos sacs et glacières, parait pour un petit séjour en mode koh lanta amelioré!!!! :)

De gauche à droite : Camille, Emilie, Ophelie, Fabien et Kakou

 Première averse ou plutôt déluge car ici les averses se font très rares!!!!

 Ayant oublié bâches et cordes sur le bateau pour installer les hamacs, nous avons fait appel aux très généreux gendarmes présents sur l'ile!! Les deux seuls dailleurs!!!

 Une bâche, deux cordes plus tard et quelques palmes de cocotiers voici la première version du camp qui dailleurs va évoluer tout au long de l'après midi !!

tressage de palmes....

merci la bache!!!

Mais que voit t'on? un petit visiteur...un saimiri...

Le saïmiri est un petit singe présent principalement au nord de l"Amérique du Sud.

Le mâle mesure de 25 à 37 cm sans la queue qui fait de 37 à 46 cm. Il pèse de 0,7 à 1,1 kg.

La femelle mesure de 23 à 30 cm avec une queue de 37 à 44 cm. Son poids va de 0,5 à 0,75 kg.

 

Et voici l'evolution du camps, un peu plus de hamac tendu et le salon dressé.....

Un petit dodo bien merité..en hamac superposé attention!!!

 Recette du camp reussi : quelques palmiers, un soupcon de cordes, un hamac, attacher le tout ensemble, ajouter une moustiquaire et un toit!!!! et le tour est joué !!!

 

Et voici la vue plongeante sur la mer depuis nos installations....

Des palmiers, des cailloux, la mer...un petit paradis après l'enfer du bagne...

oh!!!mais c'est un feu digne de koh lanta!!!! avec palmes tressées maison !!!!

 Vous pouvez deviner la jetée en contre bas...c'est ici même que nous nous sommes baignés et pris des couleurs!!!

 

Un saïmiri de retour!!! et oui ces petits garnements viennent voir ce qui se passe quand vous ouvrez la glacière par exemple...même pas peur!!

 

Le petit veinard a réussi à nous faire craquer!!! le voila entrain de manger de la coco fraichement ramassée par Fabien...hum un régal!!!!

 Tout simplement magnifique.....

 Et voici ci dessous une procession de fourmis rouges transportant des morceaux de feuilles fraichement coupées du haut de l'arbre...juste impressionnant!!!

   

Passons maintenant au coté historique du site.....

      Les iles du Salut ont leur histoire à part entière et occupe une grande place dans l'histoire de la Guyane...Elles sont au nombre de 3...

      D'abord nommées « Îles du Triangle » (en raison de leur disposition) par les premiers explorateurs, les îles du Salut prirent ensuite le nom sinistre d' « Îles du Diable » en raison des forts courants marins qui rendaient leur accès très périlleux, mais aussi de la tragique expédition de Kourou de 1763-1764, qui se solda par une hécatombe (environ 12 000 morts en un an).

      Les épidémies de fièvre jaune dues à l'insalubrité du climat guyanais, au manque de nourriture et d'eau potable, ainsi que les installations précaires et le manque d'organisation, avaient décimé la plus grande partie des colons d'origine française, convoyés en Guyane pour peupler le territoire. Les survivants, qui trouvèrent refuge sur ces îles au climat plus favorable et dépourvues de moustiques, les rebaptisèrent alors « Îles du Salut ».

Plan de l'ile Royale

L'ile St Joseph était appelée aussi île du silence, car les condamnés n'avaient pas droit à la parole, les communications se faisaient par gestes ou écrits. Elle était réservée aux fortes têtes, et condamnés récalcitrants, isolés dans des cellules, et surveillés en permanence jour et nuit par des gardiens armés.

Sur cette île il y avait une simple infirmerie. Une tannerie en 1855 produisait le cuir pour la fabrication des chaussures des condamnés

L'ile Royale sur laquelle nous nous trouvions, était l'ile de commandement et de l'administration.

Ile du Diable

 L'ile du Diable est interdite d'accès au public afin de préserver les vestiges du bagne et la case où le Capitaine Dreyfus a séjourné pendant 5 ans.

Case de Dreyfus sur l'ile du diable

En 1895, la détention d'Alfred Dreyfus lui redonne sa vocation première : un lieu de déportation politique.

 L'île du Diable aurait été baptisée ainsi par les Indiens galibis, qui ont fait de cet îlot rocheux dépourvu de végétation la résidence de l'Iroucan, c'est-à-dire de l'esprit du mal.

Sur les 329 condamnés qui séjournent dans l'île depuis 1852, 76 sont morts, 177 sont revenus en France, 58 se sont évadés et 17 se sont installés en Guyane après leur libération.

Océan Atlantique

Ile St Joseph

Ile St Joseph et océan Atlantique

 Les iles sont peuplées de plusieurs especes d'animaux..Des singes, des iguanes, des paons, des caïmans, des requins ...

un iguane

un paon

 Un sentier fait le tour de l'ile Royale, voici l'ancienne maison des gardiens rénovée et actuel poste de gendarmerie.

L'église

L'ancien hôpital militaire réservé aux gardiens et à leurs familles

 

Cellules de détention

petit singe perché...

quartier des détenus

un agouti

 L'agouti est un petit mammifère rongeur vivant dans les forets tropicales...

l'auberge des iles

  L'auberge des iles est l'ancienne résidence du directeur du bagne.

 Ci dessous, d'anciennes cellules plutôt exiguës et très très sombres (la photo ne le montre pas trop mais il fait noir..) autant vous dire que cela fait bizarre de se retrouver ici, pleins de sensations ressortent et l'atmosphère y est lourde ..Les detenus y étaient enfermés dans le noir sans fenetre..dans ces cellules de 2m² seule une planche avec une barre en fer pour attacher les chaines faisait office de lit. Cette planche devait etre relevée le jour. Le silence était de mise, les détenus ne devaient en aucun cas faire de bruit avec leurs chaines sous peines d'isolation et de punition...

2 cellules avec barreaux

ile du Diable

 Après ce petit périple autour de l'ile et à travers ces vestiges du passé, nous voici de retour au camp quelque peu changé...

 

Avant la tombée de la nuit les hommes se mettent à faire du feu...et oui nous avons réussi à faire du feu!!!!

    

En 1946, la Guyane obtient le statut de département français. Cette année-là, les bagnes sont fermés.       

  Après la fermeture du bagne qui, décidée par un décret-loi du gouvernement Daladier en 1938, ne fut réalisée qu'en 1947, les installations pénitencières seront laissées dans leur état de grand délabrement jusqu'à l'implantation du Centre Spatial Guyanais en 195 à Kourou. Devenues la propriété du Centre National d'Études Spatiales (CNES) en raison de leur intérêt stratégique, dû à leur position sur la trajectoire des fusées Ariane, les îles du Salut sont évacuées avant chaque lancement, à l'exception de la propriétaire de l'auberge de l'ile Royale et de quelques gendarmes.

Ainsi se finit la visite des iles du Salut...brin de paradis ayant abrité l'enfer...

70 000 bagnards furent transportés sur les iles, 50 000 moururent, 1400 s'évadèrent, 3
00 furent graciés et remis en liberté à la fermeture du bagne....des iles chargées d'histoire mais aussi d'atrocité..grace auxquelles le souvenir du passé reste à l'esprit des visiteurs, interpellent forcement et fait réfléchir...à la conduite de l'être humain...